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La programmation «Shell»

La programmation «Shell»


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VI. Les paramètres

Un paramètre, appelé aussi « argument », est un élément (chaîne de caractères) situé entre le nom du programme et la touche « Entrée » qui active le programme. Il s'agit en général d'éléments que le programme ne connaît pas à l'avance et dont il a évidemment besoin pour travailler. Ces éléments peuvent être nécessaires au programme pour son bon fonctionnement (« cp fic1 fic2 »), ou facultatifs pour lui demander une variation dans son travail, c'est-à-dire un travail « optionnel » (« ls -l »).

Ils constituent généralement un substitut plus avantageux qu'une saisie en « interactif », car le programme n'a alors pas besoin, durant son traitement, de la présence d'un utilisateur qui répondra à ses questions. Celles‑ci sont déjà prévues par les « arguments » que le programme connaît, et qu'il utilisera au moment opportun.

Exemple

 
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Prompt> cp fic1 fic2 # Commande "cp", argument1 "fic1", argument2 "fic2" 
Prompt> ls -l # Commande "ls", argument1 "-l" 
Prompt> cd # Commande "cd" sans argument

VI-A. Récupération des paramètres

Dans un script, les paramètres ou arguments, positionnés par l'utilisateur exécutant le script, sont automatiquement et toujours stockés dans des « variables automatiques » (remplies automatiquement par le Shell). Ces variables sont :

  • $0 : nom du script. Le contenu de cette variable est invariable. Il peut être considéré comme étant « à part » du reste des arguments ;
  • $1, $2, $3, …, $9 : argument placé en première, seconde, troisième… neuvième position derrière le nom du script… ;
  • $# : nombre d'arguments passés au script ;
  • $* : liste de tous les arguments (sauf $0) concaténés en une chaîne unique ;
  • $@ : liste de tous les arguments (sauf $0) transformés individuellement en chaîne. Visuellement, il n'y pas de différence entre « $* » et « $@ ».

Exemple d'un script « prog »

 
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#!/bin/sh 
echo $0 # Affichage nom du script 
echo $1 # Affichage argument n° 1 
echo $2 # Affichage argument n° 2 
echo $5 # Affichage argument n° 5 
echo $# # Affichage du nombre d'arguments 
echo $* # Affichage de tous les arguments

Résultat de l'exécution

 
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Prompt> ./prog 
./prog 
0 
Prompt> ./prog a b c d e f g h i j k l m 
./prog 
a 
b 
e 
13 
a b c d e f g h i j k l m

VI-B. Décalage des paramètres

Syntaxe

 
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shift [n]

Comme on peut le remarquer, le programmeur n'a accès de façon individuelle qu'aux variables « $1 » à « $9 ». Si le nombre de paramètres dépasse neuf, ils sont pris en compte par le script Shell, mais le programmeur n'y a pas accès de manière individuelle. Bien entendu, il peut y accéder en passant par la variable « $* », mais il devra alors se livrer à des manipulations difficiles d'extraction de chaîne. Ainsi, la commande « echo $10 » produira l'affichage de la variable « $1 » suivi du caractère « 0 ».

Remarque

La syntaxe « echo ${10} » fonctionne en « Korn Shell » et « Bourne Again Shell » (et shells descendants), mais pas en « Bourne Shell ».

Il existe néanmoins en « Bourne Shell » un moyen d'accéder aux arguments supérieurs à neuf : il s'agit de l'instruction « shift [n] », « n » étant facultativement positionné à « 1 » s'il n'est pas renseigné. Cette instruction produit un décalage des paramètres vers la gauche de « n » positions. Dans le cas de « shift » ou « shift 1 », le contenu de « $1 » disparaît pour être remplacé par celui de « $2 »; celui de « $2 » fait de même pour recevoir le contenu de « $3 »… jusqu'à « $9 » qui reçoit le contenu du dixième argument. Ainsi un décalage de « n » paramètres fait disparaître les « n » premiers, mais récupère les « n » suivants « $9 ».

De plus, les variables « $# », « $* » et « $@ » sont aussi modifiées pour correspondre à la nouvelle réalité. Seule la variable « $0 » reste invariante. Ainsi, une simple boucle testant la valeur décroissante de « $# » en utilisant l'instruction « shift » permet d'accéder individuellement à tous les arguments.

Remarque

L'instruction « shift 0 » ne décale pas les paramètres, mais elle est autorisée afin de ne pas générer d'erreur dans un programme (si par exemple la valeur qui suit le « shift » est issue d'un calcul, il sera inutile d'aller vérifier que ce calcul ne vaut pas « 0 »).

Exemple

Script qui récupère et affiche le 1er, 2e, 12e et 14e paramètres :

 
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#!/bin/sh 
# Ce script récupère et affiche le 1er, 2e, 12e et 14e paramètre 

# Récupération des deux premiers paramètres qui seront perdus après le "shift" 
prem=$1 
sec=$2 

# Décalage de 11 positions pour pouvoir accéder aux 12e et 14e paramètres 
shift 11 

# Affichage des paramètres demandés (le 12e et le 14e ont été amenés en position 1 et 3 par le "shift") 
echo "Les paramètres sont $prem, $sec, $1, $3"

VI-C. Réaffectation volontaire des paramètres

Syntaxe

 
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set [--] valeur1 [valeur2 ?]

L'instruction « set [--] valeur1 [valeur2 …] » (qui sert à activer des options du Shell comme le debug) permet aussi de remplir les variables « $1 », « $2 »…, « $9 », au mépris de leur ancien éventuel contenu, avec les valeurs indiquées. Il y a d'abord effacement de toutes les variables puis remplissage avec les valeurs provenant du « set ».

Bien évidemment les variables « $# », « $* » et « $@ » sont aussi modifiées pour correspondre à la nouvelle réalité. Comme toujours, la variable « $0 » n'est pas modifiée.

Dans le cas où il serait nécessaire d'affecter la valeur « ‑x » (ou toute autre valeur avec « tiret »), il est alors nécessaire de faire suivre le « set » d'un double tiret « -- » pour éviter que le Shell interprète ce « ‑x » comme une option d'activation.

Remarque

Rien n'oblige les valeurs placées après « set » d'être des chaînes figées. Il est donc possible d'y inclure des variables ou des sous‑exécutions de commandes. En revanche, l'instruction « set » est la seule permettant de modifier les variables « $1 », « $2 »… Autrement dit, on ne peut pas modifier ces variables par une instruction du style « 1=valeur » ou « ${1:=valeur} ».

VI-D. Le séparateur de champs internes

Syntaxe

 
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IFS=chaîne

Lorsque l'instruction « set valeur1 [valeur2 …] » est exécutée, le Shell arrive à isoler et déconcaténer les différentes valeurs dans les différentes variables « $1 », « $2 »… grâce à la variable d'environnement « IFS » (Internal Field Separator) en majuscules, qui contient le ou les caractères devant être utilisés pour séparer les différentes valeurs (« espace » par défaut).

Une modification du contenu de cette variable permet d'utiliser un (ou plusieurs) autres caractères pour séparer des valeurs avec la commande « set ».

Remarque

La variable « IFS » étant très importante pour l'analyseur syntaxique du Shell, il est conseillé de la sauvegarder avant de la modifier pour pouvoir la restaurer dans son état original après l'avoir utilisée.

Exemple

 
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#!/bin/sh 
chaine="toto:titi/tata" # Préparation de la chaîne à affecter 
old=$IFS # Sauvegarde de la variable IFS 
IFS=:/ # L'IFS devient ":/" => le shell utilisera ":" ou "/" comme séparateur 
set $chaine # Déconcaténation de la chaîne suivant l'IFS 
IFS=$old # Récupération de l'ancien IFS 
echo $3 # Affichage du troisième argument ("tata")

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