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La programmation «Shell»

La programmation «Shell»


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VIII. Les contrôles booléens

VIII-A. Introduction

Le Shell étant un langage, il permet l'utilisation de contrôles « vrai/faux » appelés aussi « booléens ».

Le principe est que chaque commande, chaque programme exécuté par Unix, donc par le Shell, lui retransmet en fin d'exécution un code de retour appelé aussi code de statut.

La convention qui a été établie veut que si la commande s'est bien exécutée, le code de statut ait pour valeur zéro. En revanche, si la commande a eu un problème dans son exécution (pas de droit d'accès, pas de fichier à éditer…), son code de statut aura une valeur différente de zéro. En effet, il existe toujours plusieurs raisons qui peuvent faire qu'un programme ne s'exécute pas ou mal ; en revanche il n'y a qu'une seule raison qui fait qu'il s'exécute correctement.

Cette convention ayant été établie, le Shell considérera alors un programme de statut « 0 » comme étant « vrai » ; et un programme de statut « différent de 0 » comme étant « faux ». Grâce à cette convention, l'utilisateur peut programmer de manière booléenne en vérifiant le statut du programme qui s'est exécuté.

Remarque

Une convention n'est jamais une obligation. Rien n'empêche donc un programmeur de faire renvoyer un statut quelconque par ses programmes. En retour, les autres utilisateurs ou les autres scripts ne pourront jamais se fier au statut du programme en question.

Le statut de la dernière commande exécutée se trouve dans la variable « $? » du processus ayant lancé la commande. On peut donc visualiser facilement un résultat « vrai » ou « faux » de la dernière commande avec la syntaxe « echo $? ». Bien évidemment, visualiser un statut de cette manière perd ledit statut puisque la variable « $? » prend la valeur de la dernière commande exécutée (ici « echo »).

Il ne faut pas confondre « affichage » (ce que la commande affiche à l'écran) et « statut » (état de son exécution). Une commande peut ne rien afficher, mais renvoie toujours un statut.

Exemple

 
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Prompt> cd /tmp # La commande n'affiche rien, mais elle réussit 
Prompt> echo $? 
0 
Prompt> rm /tmp # Si on efface un répertoire sans en avoir le droit? 
rm: 0653-603 Cannot remove directory /tmp 
Prompt> echo $? 
2 
Prompt> rm /tmp 2>/dev/null # Même si on redirige l'affichage des erreurs? 
Prompt> echo $? 
2 
Prompt> echo $? # L'affichage précédent s'étant bien exécuté? 
0

VIII-B. La commande test

La commande « test » est une… commande. À ce titre, « test » renvoie donc un statut vrai ou faux. Mais cette commande n'affiche rien à l'écran. Il faut donc, pour connaître le résultat d'un test, vérifier le contenu de la variable « $? ».

La commande « test » a pour but de vérifier (tester) la validité de l'expression demandée, en fonction des options choisies. Elle permet ainsi de vérifier l'état des fichiers, comparer des variables…

La syntaxe générale d'une commande test est « test expression » ; mais elle peut aussi être « [ expression ] » (à condition de ne pas oublier les espaces séparant l'expression des crochets). Ici, les crochets ne signifient pas « élément optionnel », mais bien « crochets ».

VIII-B-1. Test simple sur les fichiers

Syntaxe

 
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test option "fichier"

Options

Option Signification
-s fichier « non vide »
-f fichier « ordinaire »
-d fichier « répertoire »
-b fichier « spécial » mode « bloc »
-c fichier « spécial » mode « caractère »
-p fichier « tube »
-L fichier « lien symbolique »
-h fichier « lien symbolique » (identique à « -L »)
-r fichier a le droit en lecture
-w fichier a le droit en écriture
-x fichier a le droit en exécution
-u fichier a le « setuid »
-g fichier a le « setgid »
-k fichier a le « sticky bit »
-t [n] fichier n° « n » est associé à un terminal (par défaut, « n » vaut « 1 »)

VIII-B-2. D'autres tests simples sur les fichiers (« Korn Shell » et « Bourne Again Shell » et shells descendants)

Syntaxe

 
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test option "fichier"

Options

Option Signification
-S fichier « socket » (« Korn Shell » et « Bourne Again Shell » et shells descendants)
-e fichier existe quel que soit son type (« Bourne Again Shell » et shells descendants)
-O fichier m'appartient (« Korn Shell » et « Bourne Again Shell » et shells descendants)
-G fichier appartient à mon groupe (« Korn Shell » et « Bourne Again Shell » et shells descendants)
-N fichier modifié depuis sa dernière lecture (« Korn Shell » et « Bourne Again Shell » et shells descendants)

VIII-B-3. Test complexe sur les fichiers (« Korn Shell » et en « Bourne Again Shell » et shells descendants)

Syntaxe

 
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test "fichier1" option "fichier2"

Options

Option Signification
-nt fichier1 plus récent que fichier2 (date de modification)
-ot fichier1 plus vieux que fichier 2 (date de modification)
-ef fichier1 lié à fichier2 (même numéro d'inode sur même système de fichiers)

VIII-B-4. Test sur les longueurs de chaînes de caractères

Syntaxe

 
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test "fichier1" option "fichier2"

Options

Option Signification
-z chaîne de longueur nulle
-n chaîne de longueur non nulle

VIII-B-5. Test sur les chaînes de caractères

Syntaxe

 
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test "chaîne1" option "chaîne2"

Opérateurs

Opérateur Signification
= chaîne1 identique à chaîne2
!= chaîne1 différente de chaîne2

L'emploi des doubles-guillemets dans les syntaxes faisant intervenir des chaînes est important surtout lorsque ces chaînes sont prises à partir de variables. En effet, il est possible d'écrire l'expression sans double-guillemet, mais si la variable est vide ou inexistante, l'expression reçue par le Shell sera bancale et ne correspondra pas au schéma attendu dans la commande « test ».

Exemple

 
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test $a = bonjour # Si a est vide, le shell voit test = bonjour (incorrect) 
test "$a" = "bonjour" # Si a est vide, le shell voit test "" = "bonjour" (correct)

Remarques

ksh 88 et bash proposent aussi la syntaxe des « doubles-crochets » qui est une version étendue de la commande test. Cette syntaxe permet une plus grande souplesse au niveau de la manipulation de chaînes de caractères. Par exemple, il n'est plus nécessaire d'encadrer ses variables avec des doubles-guillemets lorsque l'on souhaite faire une comparaison de chaînes.

En outre, les versions 3 et supérieures de bash proposent l'opérateur =~ qui permet de faire des tests sur expressions régulières, en utilisant non pas la commande test, mais les doubles‑crochets.

Exemple

 
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prompt> var="1A" 
prompt> [[ $var =~ ^[0-9]*$ ]] # renvoie faux
prompt> [[ $var =~ ^[0-9] ]] # renvoie vrai
prompt> [[ $var =~ [A-Z]{1} ]] # renvoie vrai
prompt> [[ $var =~ ^[0-1]{1}[A-Z]{1}$ ]] # renvoie vrai

Dans les versions plus anciennes de bash, ou pour les autres Shells, il est possible d'utiliser la commande « grep » pour vérifier ces mêmes expressions.

VIII-B-6. Tests sur les valeurs numériques

Syntaxe

 
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test nb1 option nb2

Options

Option Signification
-eq nb1 égal à nb2 (equal)
-ne nb1 différent de nb2 (non equal)
-lt nb1 inférieur à nb2 (less than)
-le nb1 inférieur ou égal à nb2 (less or equal)
-gt nb1 supérieur à nb2 (greater than)
-ge nb1 supérieur ou égal à nb2 (greater or equal)

Utiliser « = » ou « != » à la place de « -eq » ou « -ne » peut produire des résultats erronés.

Exemple

 
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test "5" = "05" # Renvoie "faux" (ce qui est mathématiquement incorrect) 
test "5" -eq "05" # Renvoie "vrai" (correct)

VIII-B-7. Connecteurs d'expression

Les connecteurs permettent de composer des expressions plus complexes.

Options

Option Signification
-a « ET » logique
-o « OU » logique
! « NOT » logique
(…) Groupement d'expressions (doit être protégé de backslashes pour ne pas que le shell l'interprète comme une demande de création de sous‑shell)

Exemple

Vérifie si l'année courante est bissextile (divisible par 4, mais pas par 100 ; ou divisible par 400)

 
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y=`date '+%Y'` # Récupère l'année courante dans la variable "y" 
test \( `expr $y % 4` -eq 0 ?a `expr $y % 100` -ne 0 \) ?o `expr $y % 400` -eq 0

Remarque

Il n'y a aucune optimisation faite par la commande « test ». Ainsi, lors d'un « et », même si la première partie du « et » est fausse, la seconde partie sera inutilement vérifiée. De même, lors d'un « ou », même si la première partie est vraie, la seconde partie sera tout aussi inutilement vérifiée.

VIII-C. Les commandes « true » et « false »

Syntaxe

 
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true 
false

Les commandes « true » et « false » n'ont d'autre but que de renvoyer un état respectivement à « vrai » ou « faux ». Ces commandes jouent le rôle de commandes neutres (lorsque le Shell attend une instruction alors que le programmeur n'a rien besoin de faire ; il peut toujours mettre l'instruction « true ») ou bien permettent la création de boucles infinies (cf. Chapitre sur les structures de contrôles).

Exemple

 
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Prompt> true # La commande renvoie la valeur "vrai" 
Prompt> echo $? 
0 
Prompt> false # La commande renvoie la valeur "faux" 
Prompt> echo $? 
1

VIII-D. La commande « read »

Syntaxe

 
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read [var1 var2 ?]

Cette commande a déjà été vue lors de la saisie de variables. Mais elle est reprise ici pour y apporter un complément. En effet, en plus de lire l'entrée standard et de remplir la (ou les) variables demandées avec la saisie du clavier, cette commande renvoie un état « vrai » quand elle a lu l'entrée standard ou « faux » quand l'entrée standard est vide.

Il est donc possible de programmer une alternative ou une boucle (cf. Chapitre sur les structures de contrôles) sur une saisie réussie ou pas.


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